Gestion des hôpitaux publics à Marseille : quelles tensions en coulisses ?

Le secteur de la santé est en proie à de graves problèmes à Marseille. Ces problèmes se ressentent aussi bien au niveau de la direction des hôpitaux, que de l’impuissance des médecins. Voici des mois que l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille traverse une dure crise financière.

Un audit qui passe mal auprès des équipes

L’annonce d’un audit sur le travail des directeurs d’hôpitaux a jeté un froid. Pour les intéressés, la démarche tombe au pire moment : les effectifs fondent, les moyens se réduisent, et le climat interne s’alourdit. Certains parlent même d’une véritable défiance au sommet, tant la “cabine de pilotage” semble au bord de la rupture. L’intervention d’experts extérieurs ne rassure ni les syndicats, ni les médecins. Ils dénoncent une vision purement comptable de la santé, déconnectée de la réalité des services. La ministre de la Santé s’en agace, et la direction du CHU tente d’éteindre l’incendie en précisant les contours de l’évaluation annoncée.

Une gouvernance à réinventer, sous pression

Du côté du CHU, on parle d’un simple chantier de réflexion sur la gouvernance de l’AP-HM et sur de possibles ajustements dans le pilotage médico-administratif. Pas de contrat additionnel au marché général signé en octobre, insiste la direction. Ce marché réunit les cabinets McKinsey, Orphoz et Ingeris Consulting (leur site : http://www.ingeris-consulting.com/). L’objectif affiché ? Accompagner la modernisation de l’hôpital public marseillais. Mais chaque nouvelle décision fait trembler un secteur déjà fragilisé, où la moindre secousse se répercute sur l’ensemble de la chaîne de soins.

Un remède qui attise les tensions

Pour beaucoup de soignants et d’acteurs hospitaliers, les choix récents de la direction ressemblent à une fuite en avant, avec à la clé une facture salée. Certains estiment que la note pour le CHU pourrait grimper à 1,2 million d’euros, et même bien davantage si le contrat était prolongé. L’appel à candidatures laisse entrevoir un coût multiplié par quatre. L’hôpital marseillais peut-il se le permettre alors qu’il ploie déjà sous une dette d’un milliard d’euros et un déficit de 550 millions ? S’ajoutent à ce bilan les équipes insuffisantes et le matériel vieillissant. Ici, chaque euro compte, chaque projet suscite l’inquiétude. Le pari de la modernisation suffira-t-il à enrayer la spirale ? Pour l’heure, le doute grandit dans les couloirs, et l’avenir du secteur hospitalier marseillais reste suspendu, comme une question sans réponse qui pèse sur le quotidien de milliers de soignants et de patients.

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