Qu’est-ce une journée de deuil national ?

Plan de l'article
« Lettre ouverte à Guy Parmelin »
Monsieur le Président
Sur son initiative, les cloches sonnent aujourd’hui pour marquer la première mort due à la pandémie dans notre pays.
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Au nom de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont été touchés par Covid il y a un an, nous vous remercions d’avoir marqué le début de ce temps chaotique avec ce geste symbolique fort et national.
Cependant, si le 5 mars « célèbre » le début de la pandémie dans notre pays, il est essentiel d’anticiper le terme. D’y penser. Annoncez un sortie de la crise : une Journée nationale de deuil.
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On a besoin de lui.
« Nous « ? Familles, parents, amis, privés de cérémonies, endeuillés, mais aussi les professionnels de la santé, sociale, religieuse, funéraire, ceux dont le travail est en danger d’extinction, jeunes, personnes âgées.
Cette Journée nationale de deuil est nécessaire pour plusieurs raisons :
— Honorer ceux qui sont morts de la pandémie ou pendant la pandémie. Donner une place aux défunts, afin d’éviter qu’ils occupent tout l’espace, comme évoque Vinciane Despret — Pour mettre fin au temps suspendu et inaugurer l’heure selon les réflexions d’Alix Noble Burnand, cela permet de tourner la page à l’image de la cérémonie de deuil fédéral après le tsunami — Évitez la multiplication des initiatives de toutes sortes, d’autant plus que l’Etat n’assume pas ses responsabilités, comme en France. Ils ne le font pas ont la force d’un symbole commun de grandeur nationale et ne suffisent pas.
L’organisation de cette Journée nationale de deuil est certes confrontée au défi de la temporalité. Plusieurs pays l’ont fait trop tôt.
Un jour de deuil national ne peut pas se faire au milieu de la 2ème ou de la 3ème vague. Cependant, prédire la date et l’annoncer sont déjà un signe fort de l’engagement de l’État, comment contenir l’angoisse et rassurer.
Si la pandémie dure encore, la date peut être reportée.
On peut aussi choisir une date déjà inscrite dans le symbolisme culturel. (Pourquoi pas en novembre, Toussaint ? Une date plus significative que le 27 décembre prévue par l’ OMS ).
Cette proposition, Monsieur le Président, est le résultat des réflexions que nous menons à Deuil’S depuis le début de l’année 2021. Cette association réunit un groupe de professionnels qui travaillent dans le domaine de la mort et du deuil dans le canton de Vaud.
Après avoir contacté et travaillé avec les représentants des Eglises (l’EPRA et l’Eglise catholique), nous sommes allés pour la première fois sur la piste d’une cérémonie locale, avant de comprendre la nécessité d’un événement d’envergure nationale.
Nous voulons amener ce projet à la place publique.
Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre demande et nous vous demandons d’accepter, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments.
Alix N. Burnand Directeur culturel de Meil’S
La Toussaint
Les Grecs, les Romains, les Celtes (comme toutes les traditions) fêtaient leurs défunts dans les jours du souvenir. L’Église catholique a récupéré la fête païenne des morts en l’an 800, la christianisant et commençant un culte des saints le 1er novembre (date de la fête celtique de Samain). Mais c’était un échec, le culte des morts est resté vivant. « C’est probablement l’échec de cette tentative qui a conduit à admettre, certes à la Toussaint, une fête des morts le 2 novembre. »
( Philippe Besnard Mœurs et humeurs des Français au fil des saisons, Paris Balland 1989)